Diputación Foral de Guipúzcoa
Gipuzkoakultura
25 avril 2024

La Marine de Guerre Auxiliaire d'Euzkadi
(1936-39)

Le personnel de La Marine de Guerre Auxiliaire d'Euzkadi

Lorsque les premiers morutiers furent sélectionnés pour être armés, leurs dotations étaient composées d'un mélange hétérogène de marins civils et militaires, certains provenant de leurs équipages primitifs et d'autres embarqués par l'Armée Républicaine. Pour doter ces navires et tous ceux de la Marine Basque du personnel aux ordres du Gouvernement d'Euzkadi, le 10 novembre 1936 fut publié le Décret de création du corps Volontaire de Personnel de Mer.

Cartilla de la Marina AuxiliarLe Volontariat de la Mer était un corps militaire composé de volontaires civils. Il était en principe ouvert à tous ceux qui s'étaient consacrés à la navigation marchande ou aux travaux de pêche de grand fond de côtière professionnels pendant au moins 6 mois. Plus de 3000 volontaires de 18 à 60 ans se présentèrent et issus de toutes les catégories professionnelles : capitaines, pilotes, patrons, machinistes, mécaniciens,… qui avaient une faible préparation militaire. Parmi eux, selon les rapports fournis par les organisations politiques et syndicales auxquelles ils appartenaient, on sélectionnait le personnel nécessaire pour composer les équipages des navires et de certains établissements à terre. À l'origine les admis furent peu nombreux - environ 350 hommes - mais en juin 1937, après la mobilisation des classes de 1924 à 1938, leur nombre s'élevait à 700, y compris le personnel destiné à plusieurs navires et aux bureaux des Forces Navales du Cantábrico [dénomination espagnole du Golfe de Gascogne]. Au total plus de 900 personnes servirent dans les rangs de la Marine Auxiliaire.

Après leur intégration, les effectifs étaient soumis aux lois de la Marine de Guerre et à la discipline militaire. Tout le personnel reçut un vestiaire extérieur de pêche et de promenade. Le premier était de type salopette et le deuxième consistait en une veste et un pantalon de couleur grise verdâtre à bleu marine, avec des bottes de pêche et un béret foncé. Ils n'utilisaient ni insignes, ni galons susceptibles d'identifier les grades de chacun, même si un projet à ce sujet avait été ébauché.

Comandantes Asolo-Galdos-Bilbao-de los bous Araba-Gipuzkoa-BizkayaLes commandants des chalutiers armés reçurent la catégorie de lieutenants de navire, même si le reste de la nomenclature hiérarchique prit celle existante dans la Marine civile. Chez les Officiers de Pont existaient les grades de commandant, 1er, 2ème et 3ème officier. Les commandants du Goizeko et de l'Iparreko et les capitaines des dragueurs de mines et canots étaient comparables au grade de 1er officier. Pour les Officiers Mécaniciens on utilisait les grades de 1er, 2ème et 3ème machiniste et auxiliaire de machines ou 4ème machiniste, en établissant un parallélisme avec les officiers de Pont. Les machinistes du Goizeko et de l'Iparreko étaient comparables à 2ème machiniste. Les télégraphistes et le personnel de Santé (médecins et infirmiers) avaient aussi la catégorie d'officier de la Marine d'Euzkadi.

Artilleros del Bou Gipuzkoa-GZ3364Les degrés auxiliaires intermédiaires existants sur le Pont étaient ceux de patron de côte ou de cabotage (parfois appelé patron de 1ère classe) comparable à 2ème officier et aux patrons de pêche (ou patron de 2ème classe) avec catégorie de subalterne. Dans les Machines existaient les grades de 1er mécanicien ou de 1er motoriste, comparable à 3ème machiniste, et celui de 2ème mécanicien ou 2ème motoriste avec catégorie de subalterne. Cette même catégorie regroupait les machinistes habilités et les mécaniciens habilités des dragueurs de mines. En juin 1937 fut aussi créée la figure d'intendant ou d'auxiliaire de bureaux.

Enfin le dernier échelon était composé des Sections de Marine (contremaître, caporal de marine, marin et moussaillon), de Machines (chaudronnier, graisseur, machiniste et soutier), de Radiotéléphonie (standardiste), d'Artillerie (caporal de canon et artilleur) et de service de Table (1er et 2ème cuisinier, 1er et 2ème serveur et marmiton). Tout le personnel destiné aux canots automobiles avait la catégorie de marin, même si certains reçurent les noms de patron de canots ou de motoriste de canots.

Visita de familiares a tripulantes del dragaminas D-3-AD003653BLa plupart du personnel du Volontariat de la Mer provenait des localités côtières basques, plus de la moitié était originaire de Biscaye (57 %), dont un bon nombre de Bermeo (plus de 11 % du total) ; un peu plus du quart étaient de Gipuzkoa (28 %) et on comptait très peu de personnes originaires d'Alava et de Navarre (près de 1 % pour ces deux provinces) ; les autres (14 %) étaient originaires de l'extérieur du Pays basque, pour la plupart de Galice (10 %), ainsi qu'en Cantabrie, en Andalousie, en Castille, en Aragon, aux Asturies, à Madrid et en Catalogne. Concernant leur militance politique, 57 % appartenait à Solidaridad de Trabajadores Vascos [Solidarité des Travailleurs Basques] ou au Parti Nationaliste Basque, 19 % étaient de UGT ou du Parti Socialiste et un moins grand nombre étaient membres de la CNT (5 %), Acción Nacionalista Vasca [Action Nationaliste Basque] (4 %), Gauche Républicaine (2 %), Parti Communiste (2 %) et divers syndicats professionnels (1 %). Enfin, 10 % d'entre eux n'étaient pas affiliés, ou avaient une affiliation inconnue.

Puente del bou BIZKAYA-AD003571Outre le personnel embarqué, il existait logiquement le personnel de terre destiné aux bureaux, à l'atelier, aux entrepôts, aux postes de guet et aux postes de surveillance. Ce personnel, sauf quelques rares exceptions, n'appartenait pas au Volontariat de la Mer, et n'était pas soumis à la discipline et aux lois militaires. Dans le domaines administratif, il existait les catégories de chef de Section - que seul avait Egia - , chef de Bureau (les secrétaires, inspecteurs et conseillers techniques étaient aussi considérés de la même manière), officier de 1ère, 2ème et 3ème classe, mécanographe, ordonnance (les chauffeurs étaient assimilés à cette catégorie) et auxiliaire. Dans les postes de guet et les postes de surveillance existait les vigies et les guetteurs, le personnel de soutien et les garde (parfois appelés "garde-côte"). Parmi le personnel administratif se trouvaient les seules femmes qui servirent la Marine d'Euzkadi ; concrètement trois qui servirent dans les bureaux de la Direction. Il s'agissait de Paquita García, Mª Luisa Jiménez Alzaga et Miren Leanizbarrutia.